Yolaine
Carlier
325 chemin de la Justice
07 240 Vernoux en Vivarais
France
325 chemin de la Justice
07 240 Vernoux en Vivarais
France
Née en 1942 dans une petite commune de la région du Nord, mon parcours aurait été confortable et, si je m’en étais tenue à la simple ligne tracée à ma génération d’après-guerre : à 18 ans, institutrice, promise à un avenir hiérarchisé et apparemment sans histoire.
Mais j’en décidai autrement et à ma majorité, bravant les attendus d’un milieu social plus dévolu aux galeries minières souterraines qu’aux brillantes galeries d’Art, je fréquentai les Beaux-Arts, aussi assidûment que le permettait ma situation d’étudiante-salariée, tolérée, mais peu courante pour l’époque. En fin de cursus aux Beaux-Arts de Paris, je dus prendre 2 ans de congé sans solde, en vivant sur mes économies propres.
Mon parcours est cependant ornementé de diplômes assez recherchés à l’époque, puisque, associés à quelques succès et participations aux grandes biennales internationales de gravure des années 60 à 70 et +, il me permit d’obtenir par concours un poste d’enseignante (graphisme et techniques dites « de reproduction ») dans la petite école d’art de Douai.
Pendant cette période de stabilité relative je pus développer mes explorations dans des domaines très variés comme le livre d’artiste, la photogravure, en lien avec le labo photo de l’école, en plus des techniques ancestrales que j’étais chargée de transmettre. ( en 1980, j’ai même fait un stage d’holographie à Paris ).
Par ailleurs, je cherchais aussi à fonder solidement et méthodiquement mes cours et à les orchestrer selon une base pédagogique d’invariants plastiques.
Je travaille actuellement à un catalogue raisonné et à des catalogues partiels pour chacune des cordes auxquelles sont suspendus : collages, livres d’artiste, mail-art, dessins et gravure, bien sûr .
Difficile de condenser les épreuves d’artiste gravées au long du temps long d’une vie… !
Aussi j’ai choisi de ne présenter ici que deux périodes distinctes et presque antagonistes :
●les débuts, marqués par la maîtrise technique de la taille, l’acquisition de l’aquatinte avec trois grands formats, le tout datant des années 1966 à Paris.
●la période récente et actuelle, sans doute la dernière, pendant laquelle, revisitant les cuivres et les tirages anciens, en vue d’un tri drastique, je trouvai peu signifiantes toutes ces planches qui m’arrachaient un sourire tendre… creuser plus profond qu’une morsure d’acide... plutôt que des objets du monde parler des corps, et non plus des têtes avec leurs visages, des corps, simplement comme les conteneurs d’une vie émotive, peut-être douloureuse, mais toujours sensible, voilà le chemin sur lequel je me tiens : la scie sauteuse détoure dans le métal la forme du quidam et les bribes de son monde intérieur... ainsi mon travail se détruit et se recompose.