Jean-Michel
Uyttersprot
rue du Sergent Sortet, 29
Belgique
- +32 455 19 62 4
rue du Sergent Sortet, 29
Belgique
Artiste plasticien, graveur
Directeur de la revue Actuel, l’estampe contemporaine
Éditeur aux éditions K1L, Jodoigne, Belgique
Administrateur des groupes Facebook Parlons gravure et Parlons livre d’artistes
Membre du Trait, graveurs d'aujourd'hui, Paris, France
Membre de La Nouvelle poupée d'encre, Liège, Belgique.
Le travail de Jean-Michel Uyttersprot s’inscrit dans une certaine filiation avec le réalisme magique belge, un courant artistique où le réel se pare d’une étrangeté subtile, où l’ordinaire devient le théâtre de l’inexplicable.
Dans ses gravures, notamment en xylogravure, photoxylogravure et aquatinte, Jean-Miche Uyttersprot opère une alchimie du visible : ses noirs profonds et ses textures ciselées évoquent des paysages mentaux où la matière semble animée d’une vie secrète. Le réalisme magique belge repose sur une forme de suspension du réel, et c’est précisément ce que l’artiste atteint dans ses estampes : des formes surgissent, comme déjà inscrites dans le bois ou le métal, prêtes à être révélées par l’encre et la presse.
Là où les surréalistes belges jouaient sur l’ambiguïté des objets, Jean-Miche Uyttersprot joue sur l’ambiguïté de l’empreinte. Ses œuvres sont souvent habitées par une force mystérieuse, un dialogue entre ce qui est montré et ce qui est suggéré, entre le tangible et l’invisible. Mais cette approche ne se fait jamais sans une certaine dose d’humour, une manière de prendre du recul face à la gravité du monde et de sa propre démarche. Son travail, bien que minutieux et profondément ancré dans la matière, ne se prive jamais d’un léger décalage, d’une distanciation ironique qui rappelle combien l’image imprimée peut être à la fois fascinante et joueuse.
Son utilisation de la trace, de l’érosion et du vestige le rapproche d’une magie matérielle, où l’estampe devient un lieu de révélation. Ainsi, même si son art ne relève pas directement du surréalisme pictural belge, il partage avec lui une façon d’interroger le réel par des procédés qui le rendent étrange, poétique et énigmatique. Jean-Michel Uyttersprot pourrait alors être vu comme un graveur du réalisme magique, capturant sur ses plaques et ses bois non seulement des images, mais des apparitions, des fragments d’un monde qui oscille entre mémoires, mystère et un clin d’œil amusé à la condition humaine.
Igor de lam'ort