Claude
Bureau
22 rue des Fontenelles
92310 Sèvres
France
- +3366753995
22 rue des Fontenelles
92310 Sèvres
France
Élève de Jean Faugeron et Jacques Zwobada à l'École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, de 1964 à 1967, Claude Bureau pratique le dessin et la gravure. Depuis 1986, ses estampes originales ont fait l’objet de plusieurs expositions personnelles ou collectives, tant en France qu’à l’étranger. Près de deux cents estampes gravées, souvent de petits formats, volontiers gravées sur bois ou sur linoleum et imprimées en taille d’épargne, composent son catalogue.
Lauréat du premier prix « Têtes de l’art » en 2004, ses œuvres sont présentes dans les fonds du Musée d’art contemporain de Chamalières, du Musée de Carla-Bayle et celui des villes de Metz et de Dijon.
Il participe et anime plusieurs associations à vocation artistique : « Groupe Corot - Graver Maintenant » depuis 1987 et dont il a été vice-président et « Manifestampe - Fédération nationale de l’estampe » depuis 2004 et dont il a été fondateur et vice-président jusqu'en 2018 avant de devenir personnalité qualifiée de son conseil d’administration.
Il assume le commissariat de nombreuses expositions importantes, thématiques ou collectives. Il conçoit et édite plusieurs livres dits d’artiste où figurent ses estampes. Enfin, il est l’auteur de plusieurs études et articles sur l’art de l’estampe publiés par des revues et magazines francophones.
« Cauchemar urbain » présentée ici est une série récentes de six linogravures
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... s'il a choisi des paysages tranquilles c'est qu'un message de paix y est contenu simplement. Nul besoin pour lui de graver en taille d'épargne des hommes torturés et des cris véhéments, et tout comme Chardin, un oignon sur la table suffit à le réjouir ou à parler de concorde universelle...
...Claude Bureau pratique la gravure en taille d'épargne sur linoléum et sur bois depuis longtemps et, en quelques années, il est passé des paysages en petits formats, fixes, photographiques, d'une forte construction, comme « Sieste I », aux thèmes déliés, libres, universels, unissant la description à la réflexion, ce monde à l'homme… « Vagues II », alliance du mouvement et de la lenteur du souvenir visuel, de la beauté de l'immobilité (qui permet seul à notre esprit par le canal de l’œil de voir, d'apprécier, de retenir les formes), est une alliance de triangles renouvelés, que sous-tend une composition bien observée, naturelle. Un déséquilibre dans la nature se traduit sur le papier par un équilibre… « Premier feu » où la flamme d'une voiture incendiaire, changeant de régime, devient le feuillage des arbres ou bien sont-ce les feuilles de platane dans l'atmosphère du récit qui, transformées en feu, ont brûlé le véhicule?… « Portillon sur sente », porte de potager sans bruit enneigée, l'encre devient ombre, froid mur bleu recouvert, jardin de l'oubli ou plaisir d'observer (observer se fait toujours en silence) la scène hivernale de la maison bien calfeutrée vue derrière la vitre… Son « Fjord », ses Corbières : « Pyriac de mer » ou « Sigean le salin », sont simples et grandioses à la fois. Architecte du visible, le graveur ne s'attarde pas en vaines fioritures. Le « Portillon sur sente » est une nouvelle, une histoire courte où ni la saison, ni le perce-neige, ni nos rêves d'enfants ne sont absents. Les poteaux rongés de sel disent l'histoire locale et la baie. On a envie d'y aller. L'attraction est rendue avec une netteté et la force d'un félibre.
Ces paysages de Claude Bureau nous font oublier la matière même. Le linoléum, encore considéré, il faut le dire, comme le parent pauvre de la gravure, est pourtant un art peu facile : opposer du noir à du blanc avec comme seule échappatoire quelques striures. La seule liberté est dans cette distribution, j'allais dire : cette dispense du noir et du blanc...
...IL distribue ce blanc ou le retient ou l'écarte, l'efface, avec une telle retenue qu'un esprit chagrin pourrait dire que l'émotion est cachée, à découvrir. Elle est là pourtant, pudique, mesurée, dans notre époque peu discrète, de criailleries, de téléphoneurs publics, de semeurs d'autobiographies et confessions en tous genres. Les grands arbres de l'île de Ré, dans « Perspective sinueuse », dont le cortège seul indique la sinuosité de la route invisible, ont la douceur de la main qui les fait jaillir, balancés dans le vent des extrêmes, de la matière rigide à l'ampleur des ciels de l'Atlantique.
Images qui frappent notre rétine, le travail de Claude Bureau n'est pas de ceux qui s'oublient.
Pierre Vella
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