blandine
galtier
10 quai de Brazza
33100 Bordeaux
France
- 0614637418
10 quai de Brazza
33100 Bordeaux
France
Blandine Galtier, artiste pratiquant l'estampe et formatrice professionnelle certifiée.
Ma première rencontre avec la ligne et le paysage fut avec les cartes de mon grand-père géomètre. Lors de mes études, je pris naturellement la voie de l’architecture. J’aurais pu choisir comme outil d’expression le pinceau ou le crayon, j'ai découvert dans la gravure un moyen d'expression complexe, reflétant les défis de la mise en œuvre d'un chantier. Ma pratique de la gravure constitue une recherche de matières, de gestes, de rythmes et de systèmes qui font naître des estampes uniques. Qu’elles soient figuratives ou graphiques, ces représentations sont toujours ancrées dans le réel, mon interprétation fait parfois basculer l’image du côté de l’abstraction. C’est peut‑être à ce moment-là que l’architecture, le paysage urbain laisse place à la poésie.
les campagnes hallucinées | 2018-19
La série des Campagnes hallucinées puise sa source d’inspiration dans le recueil de poèmes d’Émile Verhaeren «Les campagnes hallucinées» et «Les villes tentaculaires» qui abordent l’invasion à la fois industrielle et urbaine de la campagne et sa disparition inéluctable. Cette série permet à l’artiste de poser un regard contemplatif sur l’esthétique du bâtiment utilitaire et tenter de saisir une infime partie de l’identité de ces paysages urbains.
Au delà du constat de cette anthropisation, de la naissance de ces nouveaux paysages urbains, il y a une fascination par la poésie que dégagent ces oeuvres urbaines, superposition, accumulations, enchevêtrements.
labastide, labastide2 | 2017-18
La série Labastide est l’aboutissement d’une résidence de recherche et de création d’une quinzaine de jours à Labastide d’Armagnac (40). L’enjeu de cette résidence était de restituer plastiquement trois chantiers ayant cours dans le village : la rénovation de l’église, un chantier privé, ainsi que l’extension de la Mairie. Outre les engins et matériel de chantier (grues, échafaudages), l’artiste a traduit ce que ses sens ont perçu : l’accumulation, l’enchevêtrement de lignes, les bruits saccadés (du marteau‑piqueur), les textures… Cette série s’enrichit d’une quinzaine d’estampes, à l’occasion de l’exposition Dialogues au Centre d’Art Contemporain des Landes de Mont de Marsan, donnant naissance à la série Labastide2.
Cette dernière série a fait l’objet d’une première exposition personnelle. Elle est le fruit d’une commande artistique de la Ville de Mourenx, première ville nouvelle en France à avoir été bâtie ex nihilo pour les besoins de l’exploitation du gaz de Lacq. A l’occasion de l’implantation de la galerie d’art contemporain de Mourenx dans un nouvel équipement culturel édifié par la communauté de communes, Blandine Galtier a arpenté le chantier pendant un an, armée de son appareil photographique. Elle rend compte du processus d’artificialisation du sol et d’une succession d’instants voués à l’oubli bien que décisifs à travers trois thèmes: l’ancrage et l’assise du bâtiment extirpé de la fange, son étayage au moyen d’un exosquelette éphémère, l’enveloppe qui donne corps à l’architecture.
Un sentiment de fascination se dégage de l’enchevêtrement des ouvrages d’art et des réseaux routiers, retranscrit à partir de photographies de Roissy, de Tokyo ou de Kyoto et de souvenirs de lectures d’Emile Verhaeren. Les ouvrages infrastructurels se trouvent exhumés ou mis à nu comme autant de vestiges de la civilisation de l’automobile reine et d’une urbanisation massive, dévoratrice de la nature et des paysages. Ils composent un univers esthétique, dont le jeu graphique sur les lignes ou sur les courbes et la réplique du gaufrage, révèlent la puissance poétique. Le regard quasi chirurgical porté sur eux et l’ajout de bleu dans les noirs intensifient la sensation de leur présence.